Cette semaine j’ai eu un rendez-vous avec un client auquel j’ai fait pratiquer l’EFT pour la première fois sur l’image d’un souvenir traumatique de l’enfance. Son système a réagi si vite et si bien, qu’après seulement une ronde l’image était devenue floue, et après un deuxième passage… Il n’y avait plus d’image. Mon client était stupéfait : « Ça alors ! Mais comment c’est possible ça ? » et d’ajouter : « Vous êtes un peu sorcière, non ? ».
J’avoue que moi-même, je suis parfois surprise par la rapidité et l’efficacité de cette technique chez certaines personnes. Mais disons-le clairement, l’EFT (Emotional Freedom Technique) n’a rien de magique. C’est une des techniques de psychologie qui dispose du plus d’études à l’heure actuelle (plus de 100 études cliniques parues dans des revues à comité de lecture, ainsi que de nombreux tests randomisés et contrôlés).
La ronde EFT est constituée de 14 points. Ces points sont pour la plupart situés aux extrémités des principaux méridiens d’acuponcture. Chacun est stimulé quelques secondes du bout des doigts tout en prononçant une phrase de rappel du problème.
En bref, comment ça marche ?
Dans certaines situations, nos émotions et nos réactions nous échappent. C’est parce que ces situations (ré)activent dans notre cerveau des circuits neuronaux qui se sont constitués autrefois, face à des événements éprouvants de nos vie. Notre amygdale cérébrale donne alors l’alerte et déclenche le mode de survie pour faire face à ce qu’elle a identifié comme un danger. Une cascade de réactions physiologiques et hormonales se produit alors pour nous mettre physiquement en condition de fuite ou de combat (comme le faisaient nos aïeux de la préhistoire face aux prédateurs). C’est pourquoi les émotions et le stress se manifestent directement dans notre corps, sous forme de sensations physiques plutôt désagréables (sueurs, palpitations, blocage de la respiration, estomac qui se noue…
L’EFT va agir ainsi : les stimulations manuelles des points vont modifier rapidement l’activité cérébrale, en envoyant un signal d’apaisement à l’amygdale en alerte. Elles vont calmer le système nerveux autonome et activer sa branche parasympathique. Cela va permettre d’apaiser le corps, réduire les hormones de stress et libérer les hormones de bien-être et de réparation cellulaire.
Ces « signaux de sécurité », reçus dans une situation jugée dangereuse habituellement, constituent une expérience contradictoire pour le cerveau. En la répétant, les connexions neuronales activées deviennent instables. Il devient alors possible d’en créer de nouvelles, plus favorables. C’est ainsi que l’image d’un souvenir devient floue, ou bien qu’il se décharge de son contenu émotionnel.
Le plus beau, c’est qu’il n’y pas besoin d’être sorcière pour faire une ronde EFT. L’apaisement est au bout des doigts de chacun. C’est vrai qu’être accompagné d’un thérapeute est souvent nécessaire pour trouver la racine traumatique de nos réactions incontrôlables. C’est important aussi d’être accompagné pour ne pas avoir à revivre (encore une fois) seul le traumatisme. Le thérapeute est le filet de sécurité qui permet d’y faire face sans se faire engloutir à nouveau par lui. Mais là encore, pas de magie. Juste beaucoup d’empathie.